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Les 8 petits lutins vectoriels

Ecrit par Martine Brayer

Il était une fois 8 petits lutins qui vivaient dans une grande forêt. Ils étaient tout aussi mignons les uns que les autres et tout aussi utiles à
l’équilibre de cette forêt.
L’aîné que ses parents avaient prénommé CUTANAEL, avait plus d’un tour dans son sac quand il partait chasser le gibier. Il ramenait cervidés, canidés, perdrix ; il variait ses proies car il adorait le changement et la nouveauté…Il trouvait des systèmes D pour capturer ces mêmes proies. Il faisait même parfois des économies de « bout de chandelle » en réutilisant les mêmes ficelles. Il comptait ses déplacements et évitait de gaspiller son temps. Pour ce faire, il adoptait des stratégies de rentabilité pour ramener un maximum de gibier. Ce qu’il kiffait par-dessus tout c’était la compétition quotidienne avec d’autres chasseurs de cette forêt.
ANAEL naquit quelques années plus tard, il était bien moins actif que son frère, préférant lire et apprendre plutôt que de courir partout. Il disait à son frère aîné : « ce n’est pas bien de chasser autant, je te conseille de faire attention à ne pas provoquer de pénurie et ne pas déséquilibrer cette faune ». CUTANAEL lui répondait : « Qui es-tu pour me faire la leçon et me donner des conseils ? Tu devrais lâcher prise et arrêter de vouloir voir de la perfection partout ! » Mais ANAEL, qui aimait toujours avoir son dernier mot, répondait : « ce n’est pas juste pour l’équilibre de la forêt, je sais que j’ai raison car j’ai appris beaucoup de choses sur comment s’effectue la chaîne alimentaire entre les espèces ». Pas besoin de chasseurs et d’ailleurs c’est trop injuste ! »
Une petite sœur vit le jour : VISUELA. Elle était dotée d’une beauté magnifique et d’une grande sensibilité. Ses deux frères s’inquiétaient au sujet des lutins de la forêt voisine qui auraient pu profiter de sa crédulité. A son tour, elle reprochait à son frère aîné de tuer les animaux et de les manger. « Ils sont si mignons, ils souffrent, ils ont une âme et éprouvent des émotions, comme nous les humains. Cela me donne envie de devenir végétarienne. VISUELA sursautait au moindre souffle de vent dans les feuilles, au moindre cri du hibou… Elle avait beaucoup de copains et notamment tous les petits animaux de la forêt. Elle se sentait en harmonie complète avec cet environnement.
Un peu plus tard encore, SONOREL arriva dans cette fratrie. Dès son plus jeune âge, il désirait tout comprendre sur tout. Il posait beaucoup de questions. Il avait certes besoin de calme et de solitude. Il lisait souvent tranquillement sous un arbre. Sa sœur VISUELA lui avait prêté des livres regorgeant de tristesse mais il préférait lire des ouvrages métaphysiques ou existentiels sur le sens de la vie. On pouvait le qualifier de timide, de tête en l’air, couche-tard, lève-tard… Comme sa sœur VISUELA, il n’aimait pas les conflits. La chasse le contrariait également.
Le cinquième enfant de cette merveilleuse fratrie, URETREL, donna du fil à retordre à ses parents dès sa naissance. Toujours en rébellion contre tout et n’importe quoi, il se prenait pour un chef. Il accompagnait son frère aîné à la chasse dès que son âge lui permit. Un jour, il déclara : « le gibier n’est plus suffisamment abondant dans cette contrée. Je propose que nous déménagions ailleurs ». Ses parents et sa fratrie voyaient cela d’un mauvais œil. Il osa leur rétorquer : « vous êtes qui, vous pour me dire ce que j’ai à faire ? Même si je me plante, faîtes-moi confiance et suivez-moi, je saurai toujours me débrouiller avec toute l’énergie et l’ingéniosité qui me sont propres. »
Alors, la famille s’installa dans une contrée voisine et peu de temps après, elle accueillit une nouvelle petite fille : ORALIA. Cette petite babillait toute la journée et parla tôt, dès l’âge d’un an, et même si elle avait des soucis d’élocution et d’articulation, elle adorait parler, raconter quelque chose aux autres. En outre, elle réclamait toujours de la nourriture. Elle prit malheureusement de l’embonpoint. Le dernier petit frère MUSCULO vint au monde un an après. Il aimait bien le travail physique et ne se posait pas 36 000 questions : si on lui demandait quelque chose, il se mettait à le faire tout de suite.
Même si le chiffre 8 est le symbole de l’infini, les parents de cette joyeuse fratrie stoppèrent leur désir de poursuivre la mise au monde de nouveaux enfants.
PS : Au fait, j’ai oublié de vous parler d’OLFACTIO : ce petit malicieux qui a tout le temps l’habitude de se cacher mais qui est au courant de tout ce qui se passe autour de lui. Et qui a tendance à influencer les autres tout en restant dans l’ombre…

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