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Les troubles du sommeil

Hypothèses et suggestions vectorielles

écrit par Sabine Darras-Morandini

Il n’y a que dans le sommeil qu’on est libre. Il n’y a que dans le sommeil que tout est possible.

Le sixième sommeil, Bernard Werber

« Je me réveille le matin de mauvaise humeur, je suis fatigué », « Le matin, il faut que je me remette de ma nuit ! », « Je me lève le matin avec la migraine ». « Je n’arrive pas à m’endormir. » « Je sais que je devrais aller dormir parce qu’il est tard, mais je n’en ai pas envie ! J’ai envie de profiter de ma soirée après ma journée de travail. C’est mon seul temps pour moi ! »

Vous reconnaissez-vous dans l’une ou l’autre de ces phrases ? Est-ce que vous vous sentez suffisamment reposé après votre nuit de sommeil ? Si ce n’est pas le cas, vous avez probablement envie de trouver des solutions pour vous endormir plus facilement ou/et pour ne pas vous réveiller en pleine nuit et ne plus parvenir ensuite à vous rendormir ! La communication vectorielle a quelques pistes à vous offrir dans cette quête !

Rechercher les causes des problèmes de sommeil

Bien dormir est une nécessité ! Le sommeil, avec la nutrition et l’exercice physique, est le socle de notre capital santé. Malheureusement, nombre d’entre nous rencontrons des difficultés pour nous endormir ou nous nous réveillons la nuit, nous retrouvant ainsi au matin avec une énergie bien insuffisante pour mener de front la journée. Les conséquences sont variées, entre les difficultés pour nous concentrer, pour apprendre, pour rester motivé, l’irritabilité, la tristesse, l’agitation et de manière générale des difficultés pour gérer nos émotions.

S’endormir peut s’avérer compliqué quand, une fois couché, il est impossible de faire cesser ses pensées. Les voilà qui tournent et tournent sans s’arrêter, elles s’enchainent, l’une en entrainant une autre. Parfois nous sommes même complices de cet envahissement, saisissant les pensées qui se présentent et les poursuivant, les développant et cherchant à traiter les différents sujets. Au moment du coucher, les questions existentielles sur la vie, notre rôle, notre place, notre sentiment de solitude ou de décalage, qui étaient tenues à distance en journée grâce à nos activités, se présentent soudain à nous et l’angoisse peut nous empêcher de lâcher-prise pour trouver le sommeil. Dormir peut aussi être entravé par une grande sensibilité aux sons, aux ondes et aux bruits en général. Voilà qu’une voiture passe dans la rue ou qu’un appareil se mette en marche dans la maison pour que nous soyons réveillés, aux aguets.

D’un point de vue vectoriel, ces différentes situations sont typiques du vecteur sonore. Le vecteur sonore correspond à un rôle historique dans le développement de l’humanité, le « gardien de nuit ». Les envies inconscientes de ce vecteur sont « se comprendre », « comprendre l’inconscient » et « comprendre le monde ». Cette facette de notre personnalité amène spontanément à notre esprit de multiples questions, profondes et autour du Sens. Difficile de trouver des réponses à ce genre de questions et difficile d’arrêter la réflexion quand elle est l’activité principale de ce vecteur. Difficile aussi de dormir malgré le bruit quand cette facette de nous a justement pour mission de rester éveillé, en alerte.

D’autres difficultés d’endormissement ou de réveils nocturnes doivent être citées. Au moment du coucher, les peurs peuvent prendre beaucoup de place. Se sentir en insécurité, aller se coucher seul, se sentir abandonné, savoir que ses proches ne sont pas sous le même toit que nous, s’inquiéter pour ceux qu’on aime peuvent occuper nos pensées et provoquer des émotions négatives difficiles à surmonter. La nuit, des cauchemars, des images fortes, des flashs, peuvent nous réveiller et les émotions nous empêchent de nous rendormir.

D’un point de vue vectoriel, ces différentes situations sont typiques du vecteur visuel. Le vecteur visuel correspond à un rôle historique dans le développement de l’humanité, le « gardien de jour ». Les envies inconscientes de ce vecteur sont « réduire l’agressivité dans le monde » et « créer des liens émotionnels ». Cette facette de notre personnalité génère une vie émotionnelle intense et donne une place prépondérante à la communication et aux relations avec les autres. Comment se sentir prêt à dormir seul si cet aspect de nous nous prédispose à être en relation ? Comment s’endormir et comment rester endormi quand notre vie psycho-émotionnelle plus intense se manifeste aussi la nuit ?

« Gardien de nuit » ou « gardien de jour », ces deux rôles d’espèce relatifs au vecteur sonore et au vecteur visuel nous prédisposent à être vigilant et attentif à notre environnement. Or cette attention, qui est une qualité, est justement ce qui nous empêche de nous endormir et de bien dormir. Ajoutons à cela qu’une vie intellectuelle et émotionnelle intense donne lieu à un traitement de l’information plus important de la part de notre cerveau, et par conséquent à des phases de sommeil paradoxal plus longues. En effet, le sommeil paradoxal est ce moment du cycle de sommeil où notre cerveau assure la récupération psychique et intellectuelle. Plus de sommeil paradoxal équivaut à moins de sommeil profond ou très profond. Or c’est pendant ces phases de sommeil (profond ou très profond) que se produit le maximum de la récupération physique. Nous comprenons mieux notre sentiment de fatigue au matin !

Une clé d’apaisement consiste à prendre conscience de l’existence de ces facettes en nous, pour découvrir nos besoins et ainsi y répondre de façon adaptée, pour préserver notre sommeil.

Développer des solutions personnelles

Les difficultés d’endormissement ou les réveils nocturnes, pour des raisons propres à chacun des vecteurs, peuvent être réduites en prenant en considération ces facettes de nous et en comprenant que chaque facette implique des besoins différents. Autrement dit, nous pouvons agir en reconnaissant chacun de nos vecteurs et en vérifiant si les besoins du vecteur sont satisfaits.

Le vecteur sonore (comme le vecteur olfactif et le vecteur urétral) est un vecteur dominant. Cela signifie qu’il est exigeant et que ne pas satisfaire ses besoins provoque des « symptômes » très présents. Par nature, il a besoin de passer en premier, tant que ses besoins ne sont pas satisfaits il va réclamer son dû en provoquant des comportements et des symptômes négatifs voire toxiques, pour soi ou pour les autres comme le repli sur soi, le manque de confiance en soi, les insomnies, les migraines, la dépression, les addictions.

Répondre aux besoins du vecteur sonore, et donc améliorer sa capacité d’endormissement et améliorer son sommeil, implique de faire un état des lieux de nos activités et de nos façons de fonctionner au quotidien. L’objectif est de vérifier si nous trouvons, dans la journée, le temps de réfléchir, les occasions d’avoir des discussions profondes, sur des sujets existentiels, sur des sujets qui ont du sens pour nous ; si nous avons la possibilité d’avoir des temps de calme et de solitude ; si nous avons fait de la place dans notre vie à une forme de spiritualité qui nous convient ; si nous avons la possibilité de chercher et d’apprendre pour nous comprendre et pour comprendre les autres et le monde ; si nous avons des occasions de lire, d’écrire ou de parler, dans notre langue ou dans une langue étrangère, de manipuler les mots et les idées ; ou encore si nous avons l’occasion d’écouter, voire de pratiquer un instrument de musique.

Si ce n’est pas le cas, cette facette de nous va s’exprimer et provoquer elle-même, presque contre notre gré, des activités qui la comblent. Et le soir, au moment où le calme et le silence sont revenus, au moment où enfin nous sommes seuls et disponibles, nous allons éprouver, malgré nous, le besoin de nourrir ce vecteur qui trouve enfin un créneau pour se faire entendre. Et nous retrouvons là les symptômes décrits plus haut, de pensées incessantes et envahissantes ; une sensibilité aux sons ; éventuellement des angoisses existentielles.

En ce qui concerne le vecteur visuel, lorsque ses besoins ne sont pas satisfaits, les difficultés en général prennent la forme de peurs, de crédulité ou de soumission excessive aux influences extérieures, de difficultés à vivre les séparations, voire dans les cas les plus difficiles d’exhibitionnisme ou de voyeurisme.

Comme pour le vecteur sonore, répondre aux besoins du vecteur visuel implique de faire un état des lieux. Dans la journée, avons-nous vécu suffisamment d’expériences qui nourrissent cette facette de nous ? Avons-nous ressenti de la joie, de l’empathie, de la paix intérieure, de l’harmonie ? Avons-nous eu l’occasion de parler et d’être écouté ? Avons-nous pu offrir une oreille attentive à quelqu’un ? Avons-nous eu la chance de pouvoir exprimer notre personnalité, de façon unique et créative ? Avons-nous profité de la Nature ou été en relation avec des animaux ? Nous sommes-nous sentis utiles ?

Si ce n’est pas le cas, nos besoins, rassemblés sous ce vecteur visuel, ne sont pas comblés. Et le soir/ la nuit, au moment où la nuit tombe et où l’obscurité nous entoure, au moment où nous sommes séparés, même pour quelques heures seulement, des personnes qui comptent pour nous, nous pouvons subir les difficultés propres à ce vecteur : des peurs, des difficultés de séparation, des cauchemars.

Nourrir ses besoins la journée

Dans ce chemin vers le sommeil et vers la compréhension de nos besoins, deux clés supplémentaires peuvent nous aider.

D’abord, les difficultés de sommeil sont souvent le reflet des difficultés dans la journée. Si nous apprenons à nous connaître, si nous apprenons à nommer et comprendre nos besoins, nous serons plus en mesure d’y répondre pendant notre journée. Et c’est bien dans la journée que nous devons nous occuper de nous-mêmes, pas au moment de nous endormir et encore moins pendant notre sommeil.

La deuxième clé est de savoir différer la réponse au besoin à un moment convenable. Nous pouvons apprendre à reconnaître notre besoin, nous pouvons savoir comment y répondre, et nous devons aussi apprendre à dire « Oui, mais non, pas maintenant » avec douceur et indulgence envers nous-mêmes. Notre envie de lire un texte stimulant intellectuellement, pour nourrir notre vecteur sonore, ou de passer un coup de fil à notre meilleur.e ami.e, pour nourrir notre vecteur visuel, sont effectivement de bonnes stratégies pour répondre à nos besoins, mais le moment du sommeil n’est pas le moment approprié.

En conclusion, nous avons ici l’opportunité de redonner une vraie place à notre sommeil dans le cycle de la vie et dans le cycle de la journée de 24 heures. Nos difficultés de sommeil sont l’occasion de nous interroger sur notre équilibre, l’équilibre entre tous nos besoins et entre tous nos vecteurs. C’est aussi l’occasion de (re)développer des rituels pour aller vers le sommeil : diminuer les stimulations, baisser les lumières, baisser le volume sonore, faire une activité calme, voire ennuyeuse ! et avoir confiance car le sommeil n’est pas notre ennemi, mais bien un allié !